10 décembre 2024

Togo : une école de qualité et sécurisée pour les enfants ; responsabilité partagée entre parents, gouvernement et enseignants

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L’éducation est un droit essentiel, qui permet à chacun de recevoir une instruction et de s’épanouir dans sa vie sociale. Ce droit est vital pour le développement économique, social et culturel de tous les pays. Au Togo, l’école est obligatoire pour les enfants des deux sexes jusqu’à l’âge de 15 ans (Art 35 de la constitution togolaise). Grace aux multiples réformes et investissements engagées par le gouvernement, la scolarisation des enfants est en nette progression au cours de ces dernières années.

Le Togo est aujourd’hui l’un des pays les plus scolarisés de la sous-région. Ainsi, que ce soit au niveau de l’achèvement ou de la scolarisation dans l’enseignement de base, notre pays figure parmi les meilleurs de la zone UEMOA. Ces résultats encourageants s’expliquent par les multiples initiatives engagées par l’exécutif togolais notamment la gratuité des frais de scolarité préscolaire et primaire, l’assurance maladie pour tous les élèves du préscolaire jusqu’au secondaire, les cantines scolaires instaurées dans les milieux pauvres du pays, ou l’exemption de frais d’inscription aux différents examens décidée par le président Faure GNASSINGBE pour l’année scolaire 2021-2022.

Un environnement d’apprentissage sain et sécuritaire est indispensable pour la réussite scolaire des enfants. Les élèves doivent être protégés à l’école, tout comme sur le trajet de l’école. Il est indispensable de mettre en place des règles claires de lutte contre l’intimidation ainsi que des systèmes permettant de rapporter en toute confidentialité toute forme de maltraitance ou de violence, et d’y remédier dans l’intérêt supérieur de ces enfants. Malgré toutes les multiples facilités gouvernementales pour garantir aux enfants togolais, une éducation de qualité dans un environnement sécurisé et propice à l’apprentissage, certains élèves semblent de temps à autre être à la base de plusieurs formes de violences à l’école ou en dehors avec des manifestations dans les rues et des actes de caillassage des biens et édifices publics dans certaines localités du pays lorsque souvent les enseignants désertent les salles de classes pour cause de grève. A plusieurs reprises, que ce soit en 2017 ou tout récemment en 2022 suite à la grève lancée par le Syndicat des Enseignants du Togo (SET), les élèves se sont retrouvés une fois de plus dans les rues de Lomé et dans certaines localités de l’intérieur du pays. Malheureusement par ignorance de ces mineurs et défaillance de responsabilité de la part des enseignants qui sont censés assurer leur protection à l’école, certains d’entre eux sont sortis de leurs établissements pour aller déloger d’autres qui continuaient, eux, à suivre les cours sous prétexte qu’ils réclament leurs enseignants. Plus loin, on a enregistré à Lomé, tout comme dans certaines localités de la région des savanes, des actes de violence et d’incivisme des apprenants sur leurs camarades ; mais aussi la destruction des biens et édifices publics. Des pratiques qui sont contraires à la loi et sévèrement punies par le législateur togolais (Code pénal de 2015).

L’éducation, depuis la naissance de l’enfant jusqu’à l’âge adulte, est un mélange de facteurs et d’influences. Deux acteurs, cependant, jouent un rôle primordial et ont des responsabilités éducatives formelles devant la loi et la société : la famille et l’école. A côté, l’Etat travaille à concrétiser l’idée d’un apprentissage tout au long de la vie de ces enfants, en s’assurant qu’ils commencent à apprendre tôt dans la vie par le biais d’une éducation parentale positive et d’une éducation préscolaire. Lorsque les enfants sont en âge d’aller à l’école, l’Etat et ses partenaires soutiennent leur accès et leur maintien à l’école, en veillant à ce qu’ils acquièrent les compétences et les qualifications dont ils ont besoin pour réaliser leurs rêves, créer des entreprises ou trouver un emploi plus tard dans la vie. Pour faire des enfants d’aujourd’hui, les citoyens productifs et épanouis de demain, il est urgent que l’école devienne le lieu de mobilisation des différents acteurs notamment les enseignants qui non seulement comprennent la fonction et la portée de leur responsabilité dans la formation des enfants, mais aussi s’engagent activement dans la protection et la sécurité de ces derniers à l’école. Par conséquent, le gouvernement devrait prêter plus d’attention sur les défaillances et pratiques de certains enseignants, contraires aux règles d’éthique et de déontologie qui régissent le secteur de l’éducation au Togo.

Accès à une éducation de qualité, un droit fondamental reconnu aux enfants
L’éducation est un droit humain qui doit être accessible à toutes les personnes, sans aucune discrimination. Tous les enfants doivent pouvoir aller à l’école, et ainsi bénéficier des mêmes opportunités de se construire un avenir. Au Togo, la loi fondamentale et les politiques nationales d’éducation prescrivent l’obligation de l’éducation préscolaire et sa gratuité. En effet, selon la constitution du 14 octobre 1992, modifiée le 15 mai 2019, l’éducation est obligatoire pour les enfants de 0 à 15 ans : « L’État reconnaît le droit à l’éducation des enfants et crée les conditions favorables à cette fin. L‘école est obligatoire pour les enfants des deux sexes jusqu’à l’âge de 15 ans. L’Etat assure progressivement la gratuité de l’enseignement public » (Article 35). On retrouvait déjà cette disposition dans la réforme de l’enseignement de 1975 comme principe de l’école démocratique « L’école sera obligatoire et en principe gratuite pour tous les enfants de deux ans révolus à quinze ans » (réforme de 1975, p.7). Cette réforme a promu l’expansion des écoles préscolaires à travers le pays et, en 2008, pour encourager la scolarisation préscolaire, le gouvernement a supprimé les frais de scolarité pour tous les établissements préscolaires publics. Le Togo dispose également depuis 2007 d’un code de l’enfant qui a pour but la promotion et la protection des droits de l’enfant mais stipule également ses devoirs. Ce texte enjoint aux parents ou le cas échéant à ceux qui ont la charge de l’enfant, l’obligation d’assurer l’éducation de ce dernier. Tout enfant a droit à une éducation saine et digne (Art 252). Le législateur précise que les parents ou les tuteurs légaux pour assumer pleinement ce rôle ont le droit notamment de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants; un établissement scolaire autre que ceux établis par les autorités publiques sous réserve qu’il réponde aux normes minimales prescrites par l’Etat; assurer 1′ éducation morale de leurs enfants conformément à leurs convictions dans l’intérêt supérieur de ceux-ci ; guider, conseiller et orienter l’’enfant d ‘une manière qui corresponde au développement de ses facultés (Art 253).

La déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) de 1948 reconnait également à toute personne le droit à l’éducation « ……. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire… » (Art 26, alinéa 1). Ce texte rappelle aussi la responsabilité des parents dans le choix du genre d’éducation à donner à leurs enfants. (Art26, alinéa 3). En outre, la convention relative aux droits de l’enfant (CDE) ratifié par le Togo le 3 juillet 1990, a consacré le droit à l’éducation des enfants « Chaque enfant a droit à une éducation. L’école primaire doit être gratuite. Chaque enfant doit avoir accès à l’éducation secondaire et à l’éducation supérieure. Les enfants doivent être encouragés à atteindre le niveau d’éducation le plus élevé possible. La discipline à l’école doit respecter les droits de l’enfant et ne doit jamais utiliser de la violence » (Art 28). Cette convention estime également que les objectifs de l’éducation sont d’aider les enfants à développer pleinement leur personnalité, leurs talents et leurs capacités. L’éducation doit leur enseigner à comprendre leurs droits et à respecter les droits et la culture des autres, ainsi que leurs différences. Elle doit les aider également à vivre en paix et à protéger l’environnement (Art29). On retrouve pratiquement la même importance accordée à l’éducation des enfants dans la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE), ratifié par le Togo le 5 mai 1998. La charte consacre le droit à l’éducation de l’enfant en son alinéa 1 de l’article 11 et prends le soin de définir les modalités d’application de ce droit dans les Etats.

L’éducation de l’enfant vise alors entre autres à promouvoir et développer la personnalité de l’enfant, ses talents ainsi que ses capacités mentales et physiques jusqu’à leur plein épanouissement ; encourager le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, préparer l’enfant à mener une vie responsable dans une société libre ; promouvoir la compréhension des soins de santé primaires par l’enfant (Alinéa 2 de l’article 11). Pour parvenir à la réalisation de ce droit, l’Etat doit prendre des mesures appropriées notamment fournir un enseignement de base gratuit et obligatoire ; encourager le développement de l’enseignement secondaire sous différentes formes et le rendre progressivement gratuit et accessible à tous ; prendre des mesures pour encourager la fréquentation régulière des établissements scolaires et réduire le taux d’abandons scolaires (Alinéa 3 de l’article 11).
Les efforts du gouvernement dans le domaine de la scolarisation des enfants
Au cours de ces dernières années, le Togo, grâce à l’engagement des autorités gouvernementales et de l’ensemble des acteurs du secteur de l’éducation, a réalisé des progrès encourageants dans le domaine de la scolarisation des enfants. Le pays a enregistré un bond appréciable vers la scolarisation universelle en améliorant le taux d’accès à l’école des enfants jusqu’à atteindre un taux de 94,3%. Entre 2008 et 2018, le taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire est passé de 98% à 126,8%. Un chiffre illustrant le chemin parcouru, puisse que plus de 155 000 enfants ont été recensés en préscolaire en 2018 contre un peu plus de 86 000 il y a 5 ans, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 12%. Le taux d’achèvement au primaire est passé quant à lui de 85,4% en 2014 à 91,4% en 2018. Autre avancée majeure à souligner, le taux élevé de scolarisation des filles. Sur la période 2015 à 2018, le pourcentage des filles au primaire s’est considérablement réhaussé, au point d’atteindre voire dépasser celui des garçons en 2017/2018 (125,4% pour les garçons et 128,2% pour les filles). Le Togo a aujourd’hui un des meilleurs taux d’achèvement au cours primaire dans l’espace communautaire UEMOA selon les données de la Banque Mondiale. D’après le rapport d’état du système éducatif togolais publié par Unicef en 2014, « l’éducation représente pour le gouvernement togolais un secteur prioritaire comme l’atteste la hauteur de l’enveloppe budgétaire publique ». En effet, « en 2011, le financement public pour l’éducation s’élevait à 73,4 milliards de FCFA, soit 27,6 % des dépenses courantes de l’État hors dette, ou encore 4,3 % du PIB ». Des engagements qui correspondent « à des niveaux bien au-dessus de ceux observés dans des pays à niveau de revenu par tête comparable ».
Depuis 2005, les ressources publiques consacrées au secteur de l’éducation ont connu une importante augmentation comparée à d’autres secteurs de l’économie nationale. Si la dotation de ce secteur s’élevait en 2005 à 25 milliards de FCFA, en 2019 on était pratiquement à 174 milliards FCFA soit une augmentation de 620% sur les 15 dernières années. Depuis lors, les investissements publics n’ont cessé d’augmenter d’année en année (195 milliards FCFA respectivement en 2020 et 2021) toujours dans le souci pour le gouvernement d’offrir aux enfants togolais une éducation de qualité dans un cadre d’apprentissage adéquat et amélioré. La plus grande partie de ces ressources sur cette période, a été consacrée au recrutement (on note une hausse globale de 48% entre 2005 et 2019 des effectifs du personnel éducatif, accompagnée d’une amélioration du traitement du personnel enseignant, qui est passé de 51 milliards à 163 milliards, soit un accroissement de 317 %).

Aussi le gouvernement a doté le pays de plus de 20 000 salles de classes sur la même période. Le traitement salarial des enseignants tous degrés confondus a connu aussi une revalorisation significative au cours de cette période, du fait d’une attention particulière du gouvernement. Au préscolaire et au primaire, le corps enseignant a vu sa rémunération évoluer de façon progressive. Au niveau du secondaire, une augmentation de 70% pour début de carrière et plus de 80% pour la fin, a été mise en œuvre en 10 ans. Ainsi, le salaire de début de carrière qui était à 195 000 FCFA pour la catégorie A, va désormais jusqu’à 500 000 FCFA à la retraite.

Ces résultats enregistrés dans le secteur de l’éducation sont favorisés notamment par les différentes mesures prises par le gouvernement, comme la gratuité des frais de scolarité, la construction et la réhabilitation des infrastructures dans plusieurs localités du pays, les programmes des cantines scolaires et de la couverture sanitaire (School Assur), ou encore les fréquentes concertations entre le gouvernement et les principaux acteurs du secteur notamment les organisations syndicales des enseignants. Pour rappel, le programme des cantines scolaires a été lancé en 2018 et est conjointement financé par la Banque Mondiale et l’Etat togolais à hauteur de 2,5 milliards FCFA par an. L’objectif de cette mesure est d’accroître l’accès des enfants des communautés les plus pauvres à des repas scolaires réguliers, améliorant de ce fait la fréquentation et la rétention dans les écoles ciblées. Le gouvernement ne ménage aucun effort et travaille inlassablement avec l’accompagnement de ses partenaires techniques et financiers en vue d’offrir aux enfants une éducation de qualité et améliorer progressivement les conditions de vie et de travail des acteurs(enseignants) du secteur éducatif. Le Togo vient d’ailleurs de lancer la phase 2 du projet d’appui à la réforme des collèges (PAREC 2). Une initiative du gouvernement togolais qui bénéficie du soutien financier de l’Agence Française de Développement (AFD) avec une enveloppe de 15 millions d’euros, soit prés de 10 milliards FCFA, destinée à soutenir le secteur de l’éducation et de la formation. La mise en œuvre des actions du projet doit permettre d’améliorer les capacités ainsi que les conditions d’accueil dans les collèges publics des régions Maritime, Plateaux et Savanes. Au-delà, le gouvernement dans le cadre de l’amélioration du système éducatif, a lancé en décembre 2021, le projet de construction et d’équipement de 30.000 classes sur l’étendue du territoire. Cette énième initiative du gouvernement va permettre d’augmenter significativement les capacités d’accueil scolaire, et améliorer la qualité de l’enseignement, conformément aux objectifs de la feuille de route gouvernementale 2020-2025.
Il ne fait aucun doute que l’école publique au Togo à de belles années devant elle, au regard du fort engagement des pouvoirs publics et les résultats enregistrés au cours de ces 15 dernières années. Il appartient désormais aux parents et enseignants de jouer leur partition notamment en assurant la sécurité des élèves à l’école et sur le trajet de l’école, en offrant un enseignement de qualité et surtout en adoptant des comportements responsables et respectueux de l’autorité publique afin de relever le défi d’une éducation de qualité en lien avec les ambitions déclinées par les premiers responsables du pays.

Responsabilités des parents et des enseignants pour une éducation de qualité des enfants
Parmi tous les facteurs qui influencent l’éducation de l’enfant de sa naissance à l’âge adulte, la famille et l’école jouent un rôle primordial. Cependant, avec les bouleversements profonds qui affectent aussi bien la famille que l’école, on constate une confusion croissante quant à leurs responsabilités respectives. Tous les deux manquent souvent de repères, surtout face à des défis comme les phénomènes de société complexes tels que l’exclusion sociale, la marginalisation ou la violence. L’école est dans l’incapacité le plus souvent de protéger les élèves de la violence et des brutalités, de l’intolérance, de la consommation abusive de drogues et d’alcool, de la promiscuité sexuelle, ou encore des grossesses précoces. A titre illustratif, les comportements irresponsables de certains élèves au cours des manifestations de rue enregistrées à Lomé et au nord du pays suite aux grèves répétitives des enseignants ces dernières années à Lomé, tout comme dans certaines villes de l’intérieur du pays. Logiquement, l’école elle-même devient de plus en plus le théâtre d’incidents dramatiques par la faute de certains enseignants qui ne saisissent pas leur rôle quant à la sécurité de l’enfant qui leur ait confié. Tout ceci pose la question de savoir si le cadre institutionnel définissant les droits et les responsabilités des enseignants est adapté aux réalités locales.

La charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE) dispose que les parents ou toute personne chargée de l’enfant, sont responsables au premier chef de son éducation et de son épanouissement et ont le devoir de veiller à ne jamais perdre de vue les intérêts de l’enfant ; d’assurer, compte tenu de leurs aptitudes et de leurs capacités financières, les conditions de vie indispensables à l’épanouissement de l’enfant ; ou encore de veiller à ce que la discipline domestique soit administrée de manière à ce que l’enfant soit traité avec humanité et avec le respect dû à la dignité humaine (Art. 20). Les parents ont toujours été et resteront les premiers éducateurs de l’enfant. Ils ont le droit et le devoir de mettre en place ses bases intellectuelles et émotionnelles et de développer son système de valeurs et d’attitudes, d’autant plus que l’avenir d’un enfant est fortement conditionné durant la période préscolaire. Ils doivent aussi exercer leurs responsabilités de parents d’élèves. Les parents doivent pouvoir se voir reconnaître la primauté dans l’éducation de leurs enfants ; d’élever leurs enfants de manière responsable et de ne pas négliger leur éducation ; de s’engager personnellement dans l’éducation scolaire dispensée à leurs enfants ; d’accéder à toutes les informations scolaires relatives à leurs enfants ; de communiquer aux écoles de leurs enfants toutes les informations utiles pour parvenir à leur objectif commun d’éducation. De bonnes relations et une coopération active entre les parents et les enseignants favorisent la réussite des enfants. Les parents doivent être tenus régulièrement informés des résultats scolaires et du comportement de leurs enfants notamment par l’intermédiaire du livret scolaire (école primaire) et du bulletin scolaire (collège, lycée). L’école ou l’établissement scolaire fait en sorte que les parents prennent connaissance de ces documents. Chaque famille a un fort impact sur la réussite scolaire des enfants. Il est important de savoir que cette réussite est fortement influencée par la communication entre les parents et le personnel des établissements scolaires, mais également par l’implication de la famille dans le suivi de la scolarité des enfants. L’attitude des parents est ainsi un des éléments les plus importants dans la réussite scolaire des enfants. Elle se doit d’encourager l’autonomie, la motivation, mais aussi la responsabilité scolaire. C’est pourquoi il est important que les parents portent un réel intérêt à la scolarité de l’enfant, tout en respectant son rythme de travail et en lui laissant une certaine liberté face à l’accomplissement de ses tâches. Les parents devraient également avoir les informations suffisantes quant aux pratiques et aux attentes des enseignants vis-à-vis du travail à la maison. C’est notamment là qu’entrent en jeu les réunions parents-enseignants. En effet, au-delà du soutien familial, un rapport établi et bien entretenu entre la famille et les établissements scolaires est essentiel, le partenariat famille-école étant une garantie de motivation pour les apprentissages de l’enfant.

La relation entre un élève et son enseignant est un facteur clé de la réussite scolaire des enfants à l’école. Selon l’Unesco, les enseignants sont des personnalités influentes dans la vie de la plupart des enfants du moment où ils instaurent un climat positif en classe, où les efforts déployés sont encouragés et récompensés, et où les enseignants acceptent et soutiennent leurs élèves quels que soient leur tempérament et leurs capacités intellectuelles. Les parents en tant que titulaires de l’autorité parentale, sont également responsables des actes de leur enfant. Lorsque les parents envoient leurs enfants à l’école, ils délèguent alors temporairement la garde, la surveillance et l’éducation de celui-ci à l’établissement scolaire de même qu’aux enseignants et surveillants de l’école. Pour la durée de leurs classes, récréations et activités parascolaires, les enseignants et surveillants de l’école deviennent temporairement responsables avec les parents des blessures qui pourraient arriver à l’enfant, de même que des dommages qui pourraient être causés par l’enfant à une personne, un animal ou un objet. Ainsi, un enseignant est tenu de protéger ses élèves en exerçant une surveillance adéquate. Les enseignants doivent faire preuve de prudence et de diligence et mettre fin à toute activité qui ne se déroulerait pas dans des conditions normales et adéquates. Par exemple, lorsque l’enseignant constate un comportement anormal de l’enfant pendant les heures de classes où l’enfant se retrouve dans la rue et s’adonne à des pratiques de violence et de vandalisme des biens publics en raison d’une grève observée par certains enseignants ; il doit pouvoir intervenir et assurer la protection de l’enfant. Il est à noter que l’établissement scolaire fréquenté par l’enfant peut également elle-même être tenue responsable des dommages causés à, ou par, l’enfant alors qu’il était sous la surveillance d’un de ses enseignants ou surveillants dans le cadre de ses fonctions. Ainsi, il apparaît évident qu’un établissement d’enseignement se doit de s’assurer que les méthodes de travail utilisées par son personnel sont adéquates. Dans l’éventualité où un préjudice est causé à un élève et qu’un reproche est alors émis à l’encontre d’une école ou d’un enseignant, ceux-ci peuvent alors être exonérés de responsabilité en démontrant qu’aucune faute n’a été commise dans la garde, la surveillance et l’éducation des enfants. À cet égard, un enseignant pourrait notamment faire valoir que le dommage a été causé alors que sa période de surveillance était terminée (par exemple, après la fin des classes) ou encore, que malgré une surveillance adéquate de l’enfant, il ne lui a pas été possible de l’empêcher d’agir. À cet effet, le caractère adéquat de la surveillance s’évalue au regard de l’encadrement appliqué et de la sécurité mise en place. Il est important de noter que, même lorsque l’enfant est à l’école et n’est donc pas sous la surveillance directe de ses parents, ces derniers ne sont pas automatiquement exonérés de leur responsabilité à l’égard des dommages qu’il pourrait commettre. Au contraire, ils demeurent présumés responsables de leur enfant mineur où qu’il se trouve. S’ils n’ont pas la garde de l’enfant au moment où il pose ses gestes, ils devront malgré tout démontrer qu’ils n’ont commis aucune faute dans l’éducation de leur enfant.

Le droit de garde est alors un élément de l’autorité parentale, non transmissible et inaliénable. Par contre, la personne qui prend en charge un enfant pendant un certain temps en a la garde de fait, indépendamment de son statut juridique par rapport à l’enfant et à ses parents. Ainsi, toute personne qui, en tant que personnel d’encadrement notamment un enseignant, prend en charge directement et pendant un certain temps un enfant qui lui est confié dispose d’un devoir de garde envers ce dernier. Pendant les cours et en partie au-delà, les élèves sont sous la garde de l’école. L’école et l’enseignant ont envers chaque enfant un devoir de garde qui découle du mandat légal de formation et d’éducation. Partant de là, les enseignants ont une position de garants et sont responsables, dans le cadre de leur activité professionnelle, de l’intégrité physique et psychique des enfants qui leur sont confiés. Ils doivent anticiper les dangers, surveiller les élèves et prendre toutes les mesures possibles pour les protéger. Parallèlement, les enseignants doivent aussi veiller, en fonction de leurs possibilités, à ce que les enfants qui leur sont confiés ne causent pas de dommages. Les enseignants qui observent les grèves devraient alors adopter des mesures adéquates pour assurer la protection des élèves qui leur ont été confiés par les parents. L’école doit anticiper en informant les parents de l’observation d’une grève par les enseignants afin de mettre la vie des enfants à l’abri du danger et qu’on ne les retrouve pas dans les rues. En ne se conformant pas à cette obligation de garde qui pèse sur eux, ils devront une fois les conditions réunies, répondre des dommages causés par ces enfants.
Afin de permettre aux enfants de jouir pleinement de leur droit fondamental à l’éducation et parvenir d’ici à 2030 à l’atteinte de l’ODD 4 « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie » au Togo, l’ensemble des acteurs du secteur de l’éducation notamment les parents et les enseignants doivent jouer pleinement leur rôle en assumant leurs responsabilités vis-à-vis des enfants. Au-delà, les élèves doivent s’abstenir de tout acte de violence qui pourrait leur nuire individuellement et porter atteinte à leurs camardes et autres personnes dans la société. Le rôle des enfants n’est pas celui de se retrouver dans la rue à saccager des véhicules ou édifices publics. Ils ont plutôt la vocation d’étudier et devenir des citoyens responsables et productifs de demain pour être au service du développement socio-économique du pays. Pour leur propre sécurité, ils doivent être soit à la maison ou à l’école pendant la période des cours. Les parents sont donc interpellés à prendre des mesures idoines pour éviter que leurs enfants se retrouvent dans la rue. Au-delà de l’accessibilité, le droit à l’éducation suppose aussi que les objectifs de l’apprentissage soient atteints. Cela signifie que tous les enfants ont le droit de bénéficier d’une éducation de bonne qualité et adaptée à leurs besoins. Ainsi, les enseignants doivent être formés à des techniques d’enseignement qui allient l’aspect pédagogique et l’aspect ludique, afin de susciter l’intérêt des enfants. Dans cette perspective, les pouvoirs publics ont montré suffisamment leur engagement et disponibilité à travers l’adoption de plusieurs actions pour garantir le droit à l’éducation à chaque enfant au Togo.

Le gouvernement doit malgré tout travailler davantage à rendre les écoles accessibles, gratuites et sécurisées à tous les enfants sur l’étendue du territoire et ainsi leur permettre d’apprendre à lire et à écrire.

 

Samiroudine OURO SAMA
Juriste, Acteur de la société civile, Président de l’association ICJ-VE
Contacts : +228 90699822/97313991, E-mail : samir1991.ourosama@gmail.com

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